Le 24 février 1815, la vigie de Notre-Dame de la Garde signala le trois-mâts Le Pharaon, venant de Smyrne, Trieste et Naples.
Le Comte de Monte-Cristo est sans doute, avec Les Trois Mousquetaires, le roman le plus célèbre d’Alexandre Dumas. Même sans l’avoir lu, rares sont ceux qui en ignorent l’histoire, inspirée d’une histoire vraie, celle du cordonnier Pierre Picard.
1815 : Edmond Dantès, second du navire Le Pharaon, va épouser Mercédès. Mais des « amis » jaloux le dénoncent comme bonapartiste. Arrêté, il est enfermé au château d’If pour y croupir au secret jusqu’à la fin de ses jours. D’abord réduit à la solitude et au désespoir, il se lie d’amitié par la suite à l’abbé Faria, son compagnon de prison. Mais après 14 ans de captivité, Dantès s’évade ! Il prend alors possession d’un trésor caché sur l’île de Monte-Cristo et dont l’abbé, avant de mourir, lui a révélé l’existence. Désormais riche et puissant, Dantès reparait en Comte de Monte-Cristo et entreprend de se venger !
Avec son intrigue romanesque et dramatique, faite d’amour fou, de trahisons, de vengeance, de trésor, de machinations, de déguisements, et de coups de théâtre, Le Comte de Monte-Cristo peut être lu comme un roman-feuilleton « pur », dont le rôle premier est de distraire. Mais ce roman est bien plus que ça ! C’est aussi une étude de mœurs, un roman historique et une peinture de la société de la Restauration, avec ses nouveaux aristocrates, ses affairistes, ses banquiers, ses magistrats et ses militaires passés du service de Napoléon à celui du roi, ses escrocs de haut vol… Durant son incarcération, les adversaires d’Edmond Dantès sont devenus sénateur, banquier et procureur de justice. Ce roman peut donc aussi se lire comme une dénonciation des pouvoirs qui dominent la société : la politique, la finance et la justice. Ce qui s’avère toujours d’actualité !
Et puis, surtout, avec le personnage du Comte de Monte-Cristo comme figure centrale, Alexandre Dumas fait l’apologie de la force de caractère, de la volonté de l’homme, et d’une certaine noblesse d’esprit : si le Comte s’avère le plus fort c’est parce qu’il est, d’abord, le plus savant. Il domine par l’intelligence avant la fortune. L’argent pour lui (et contrairement à ses adversaires) est un moyen, non un but. De par son ambivalence (impitoyable envers ses ennemis, mais doux et plein de bienveillance envers ses rares amis), le comte incarne un concentré d’humanité : si la dernière image que les ennemis du Comte emportent est celle d’un vengeur glacé, le lecteur, lui, garde le souvenir d’un surhomme qui, un temps, s’est pris pour Dieu, et qui redevient un homme…
Par son souffle dramatique et sa puissance d’imagination, Le Comte de Monte-Cristo s’inscrit parmi les plus grands romans intemporels !
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❤ Le Comte de Monte-Cristo, Alexandre Dumas, éd. Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1981 (1844), 1476 pages, 58 €.
Je l’ai dans ma PàL – un classique que je veux lire depuis longtemps.. amusant de voir que je ne suis pas la seule à le lire tardivement.
En fait c’est une relecture. Je l’ai déjà lu plusieurs fois, la première à l’adolescence. J’ai eu la version Pléiade à Noël, l’occasion donc de le relire pour la énième fois, avec toujours autant de plaisir ! 😉
Lu relu rerelu, et récemment en lecture commune sur le blog. A découvrir absolument, bien sûr!
Bien sûr ! 😉
A lire donc pour moi …Pas tapée, stp 🙂
Vi, il FAUT ! 😉
Bonsoir,
Aucun rapport avec Dumas, je t’informe que mon billet sur le Percival Everett est prêt, sa parution est prévue pour demain 9h.
Bonne soirée
Super ! Je viens de publier le mien ! 😉
Ok ! Un correspondant américain vient de me dire que cétait son livre préféré, il faut donc que j’agisse vite 😉
Oui, il faut ! 😉
beaucoup d’épisodes correspondent surtout à ce qu’a vécu Dumas père
Oui , c’est un grand livre…qu tu me donnes envie de relire 😉
Un des rares romans que je relis régulièrement, et ce depuis l’enfance !