Laura grandit en solitaire dans un huis clos étouffant entre une mère dépressive et alcoolique, une grand-mère autoritaire et un grand-père distant. Son père ? Mort en 1945, alors que Laura n’avait que trois mois. Laura finit par découvrir qu’il était officier de marine et a été tué à Okinawa lorsque le cuirassé sur lequel il servait a été coulé par un kamikaze. Elle est alors hantée par le « chasseur Zéro », le kamikaze responsable de la mort de son père, dont elle entend en permanence dans ses oreilles le vrombissement de l’avion…
Le chasseur Zéro, prix Goncourt 1996, est un roman court, au style tendu, à l’écriture sèche et rigoureuse : 163 pages serrées à l’atmosphère angoissante. C’est l’histoire d’une obsession qui tourne à l’hallucination auditive. Car Laura, en découvrant le secret de la mort de son père, va développer une relation hallucinatoire, obsessionnelle et passionnelle avec le kamikaze responsable. Or, si j’aurais pu comprendre une quête du père (mais du père, il n’en est quasiment pas question) ou une certaine interrogation-fascination pour le kamikaze, je n’ai absolument pas adhéré à la passion amoureuse que Laura éprouve pour lui : malsain, morbide et incompréhensible. Impossible pour moi de m’identifier à Laura, que je ne comprends pas, alors que c’est elle la narratrice. Pascale Roze abuse du « je », présent dans chaque phrase, à chaque ligne. Ce « je » omniprésent sans que je puisse m’y identifier m’a tenu très éloignée du récit, extérieure à l’histoire, que j’ai lu sans plaisir.
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⛔ Pascale Roze, Le chasseur Zéro, éditions Albin Michel, 1996, 163 pages, 13 €.
Lu à sa sortie, je n’avais pas accroché non plus, surtout en raison de ce style abrupt, qui m’avait laissée en dehors du récit.
Nous sommes d’accord !
brrrrrr le genre de chose qui peut me réfrigérer 🙂
C’est réfrigérant en effet ! 😉
Je l’ai lu dans ma jeunesse, mais je n’en garde aucun souvenir !
Preuve que, malgré son Prix Goncourt, ce roman n’est pas marquant…
Ouf, tu ne donnes pas envie… je passe avec joie!
Passe sans remords ! Il y a par ailleurs tellement de jolis romans à découvrir…