Simon, Garance et Lola, trois frères et sœurs devenus grands (vieux ?), s’enfuient d’un mariage de famille assommant pour aller rejoindre Vincent, le petit frère, devenu guide saisonnier dans un château perdu au fin fond de la campagne tourangelle. Oubliant pour quelques heures marmaille, conjoint, divorce, soucis et mondanités, ils vont s’offrir une dernière vraie belle journée d’enfance volée à leur vie d’adulte.
L’idée du récit, une dernière « tartine d’enfance » pour une fratrie nouvellement trentenaire, façon « tranche de vie », a de quoi séduire. Hélas, Anna Gavalda additionne les clichés avec une sorte de délectation déconcertante (à ce titre, la scène des parisiens débarquant au mariage campagnard, chez les ploucs donc, est ahurissante : une collection de stéréotypes égrainés avec une sorte de condescendance naïve confondante). Quant aux personnages, ils sont tous caricaturaux (l’héroïne jeune femme cultivée, libérée et fière d’elle, le frère parfait qui a pourtant épousé la parfaite chieuse, le benêt du village pervers, le beauf aux blagues douteuses…). De plus, les souvenirs d’enfance, qui auraient pu servir de liant au récit, ne sont évoqués que sous forme d’énumérations façon listes de courses : 3 pages sur les chansons qu’on écoutait quand on était jeune !
Enfin, et pour en finir, on a parfois l’impression d’avoir en main non un roman, mais plutôt un catalogue de VPC : j’ai compté pas moins de 36 noms de marque cités ! Qui a dit « n’importe quoi » ? La preuve par la liste (oui, je les ai tous noté, on s’occupe comme on peut quand une lecture nous em…nnuie) : Persol, Clinique, Guerlain, Estée Lauder, Biotherm, Tod’s, Kaufman & Broad, Meetic, Célio, La Caisse d’Epargne, Castorama, Leroy Merlin, McDonald’s, Pokémon, Casino, Audi, Téfal, Kleenex, Meccano, Lego System, Nesquik, Ovomaltine, Babybel, Caran d’Ache, Kellogg’s, Club Mickey, Ténormine, Paris Match, Closer, Ralph Lauren, Playmobil, Benco, Malabar, Gucci, Uncle Ben’s, Valstar. Un vrai tunnel publicitaire ! Madame Gavalda aurait-elle touché des commissions pour les placements de marques dans son roman ???
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⛔ Anna Gavalda, L’Échappée belle, éditions Le Dilettante, 2009 (2001), 164 pages, 10 €.
Terrible !! Bon, je n’avais de toutes façons pas envie de le lire. J’ai dû lire ses deux premiers titres, je crois que je n’avais pas trouvé ça désagréable, mais ça m’a suffit !
J’avais par contre bien aimé « Ensemble, c’est tout »…
ah ba zut alors je n’avais pas fait attention à ça pendant ma lecture, je l’avais plutôt bien aimé moi ce court roman ^^
Quand je m’ennuie d’une lecture, je cherche la petite bête, j’avoue ! 😉
Pas lu, mais la voilà rhabillée pour l’hiver!
😀
OMG! Ces marques! C’Est fou pareil. Il est dans ma pile, en plus.. je pense que je vais passer!
Tu l’auras compris, je ne vais pas t’inciter à le lire ! 😉
C’est amusant, je l’ai lu, c’est certain, mais n’en garde aucun souvenir. Je comprends mieux pourquoi en lisant ton avis 🙂
Voilà ! Un livre à oublier vite, vite !
Je n’ai encore jamais lu Anna Gavalda, même si je dois bien avoir un roman coincé quelque part dans ma bibliothèque 😉 Je crois que toutes ces marques énumérées m’aurait gavé aussi.
Je te conseille « Ensemble, c’est tout » qui est un bien joli roman…
j’en ai lu deux : Ensemble c’est tout, que j’avais beaucoup aimé et La Consolante où j’ai eu envie tout le long du roman de tuer le personnage principal, un beauf de 40 hyper machiste .. depuis je passe mon tour (ps : et ton billet me fait rire ! bizarre cette histoire de marques…)
« Ensemble, c’est tout » est un joli roman en effet, mais suite à ma cruelle déception avec cette échappée belle, je ne pense pas lire d’autres livres de dame Gavalda !
Pareil après la Consolante j’ai dit stop
J’ai adoré « ensemble c’est tout » du même auteur; c’est pour moi un livre culte mais je ne connais pas celui-là; je le lirai avec plaisir 🙂
J’ai moi aussi adoré « Ensemble, c’est tout » mais pas aimé, du tout, celui-ci…