Depuis le suicide de son père, Christopher, 7 ans, vit seul avec sa mère qui passe son temps à fuir… fuir ses souvenirs, fuir son dernier petit ami violent… Ils trouvent refuge à Mill Grove, une petite ville de Pennsylvanie et, cette fois, sa mère est bien décidée à s’installer pour de bon et à leur construire un avenir. Jusqu’au jour où… Christopher disparaît ! Quand il émerge de la forêt six jours plus tard, il a l’air indemne mais ne garde aucun souvenir de ces six jours. Dès lors, des événements bizarres voire inquiétants vont survenir dans la jusque-là paisible communauté de Mill Grove, et Christopher en semble l’épicentre.
Clairement, cet énorme thriller fantastico-horrifique se place dans le sillage de Stephen King et, sur la première moitié du récit, hommage sans imitation, c’est rudement bien fait ! On a un petit héros un peu fragile et très attachant ; la bande de copains « marginaux » (pas suffisamment exploitée à mon sens) ; l’enfance et ses traumatismes ; des parents insuffisants, négligents, voire maltraitants ; toute une galerie de personnages extrêmement fouillés ; une critique des travers de la société américaine ; et, petit à petit, l’immiscion d’une touche de fantastique. C’est prenant, intriguant et angoissant : c’est impeccable ! Cela se gâte toutefois dans la seconde moitié du roman qui accumule les longueurs, les répétitions et les renversements de situations, et prend un tournant mystico-religieux qui devient franchement lourdingue. Cela m’a irrémédiablement perdue et fait décrocher. Dommage.
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⭐ Stephen Chbosky, L’ami imaginaire (Imaginary friend), traduit de l’anglais (États-Unis) par Jean Esch, éditions Calmann-Lévy, 2020 (2019), 747 pages, 23,90 €.
Ah oui, dommage (j’étais en train de me dire que ça me plairait et j’ai déchanté avec la fin de ton billet) !
J’ai déchanté moi aussi ! 😅