L’artiste new-yorkais Charles Simonds a créé une civilisation fictive, « Little People », dont il a imaginé l’histoire, un système de croyance et un mode de vie. Cependant, les « Little People » de Simonds sont remarquables par leur absence : le petit peuple lui-même n’est jamais vu. De ce petit peuple Charles Simonds ne nous laisse entrevoir que les vestiges architecturaux centrés « autour de croyance envers la nature, vers la terre ». Leurs bâtiments sont faits de minuscules briques d’argile et d’autres éléments naturels tels que brindilles, os et sable. Ces bâtiments ne sont pas finis ou ils sont en ruines, abandonnés, s’érodant lentement. Le paysage qui soutient l’architecture du petit peuple est un désert inhospitalier, entre sud-ouest américain et savane africaine.
Charles Simonds a installé dans divers points du musée des Abattoirs le monde si particulier de ses « dwellings » (habitations) faits d’argile. Certains de ses « habitats » sont crées pour s’adapter spécifiquement à l’architecture particulière des Abattoirs, hameaux attachés directement aux murs ou nichées dans les recoins et qui perdureront en ces lieux une fois l’exposition finie.
Je ne connaissais pas du tout le travail de Charles Simonds mais j’ai beaucoup aimé ces paysages miniatures couleur ocre, paysages organiques et fantasmagoriques, à partir desquels, tels des archéologues, nous pouvons imaginer et reconstituer le mode de vie du petit peuple. Mais les structures des lutins ne sont pas à envisager uniquement comme une simple évasion de la réalité, mais plutôt comme des stimulus pour considérer notre société d’aujourd’hui : ce que nous créons, ce que nous détruisons, ce que nous croyons, et ce que nous laisserons…
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⭐ Charles Simonds, « Demeures-sculptures »
Du 17 janvier au 19 avril 2004
Les Abattoirs – 76 allées Charles de Fitte – 31300 Toulouse
Exposition vue le 20/02/2004.
Le cri du lézard 
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