[roman autobiographique] « Indian Creek » Pete Fromm

Indian Creek - Pete Fromm

Le garde commença à parler de bois à brûler. Je hochais la tête sans arrêt, comme si j’avais abattu des forêts entières avant de le rencontrer.
– Il te faudra sans doute sept cordes de bois, m’expliqua-t-il. Fais attention à ça. Tu dois t’en constituer toute une réserve avant que la neige n’immobilise ton camion.
Je ne voulais pas poser cette question, mais comme cela semblait important, je me lançai :
– Heu… C’est quoi, une corde de bois ?  (p. 28-29)

Ainsi débute le long hiver que Pete Fromm, âgé de 20 ans, s’apprête à vivre au cœur des montagnes Rocheuses de l’Idaho. Il veut connaitre l’aventure, seul et loin du monde, et peut-être se découvrir un avenir, lui qui ne sais pas quoi faire de sa vie. Sauf qu’il ne connait rien à la vie sauvage, et pas grand-chose à ces alevins de saumon qu’il doit préserver en attendant leur migration ! Il a sa tente, ses provisions, ses outils, sa chienne pour seule compagnie, et ses phantasmes de trappeur pour guide de survie. Il va connaître le froid des nuits d’hiver, les prédateurs, la solitude, et un peu la trouille aussi. Mais il va surtout découvrir la beauté des grands espaces, l’éclat du couchant, la grâce des hordes de mouflons, et ses propres limites…

En acceptant de venir ici, j’avais dans la tête une vague idée de liberté : n’obéir à personne, ne faire que ce que je voulais. Il me semblait maintenant avoir négligé le fait tout simple que même si je pouvais faire tout ce qui me chantait, et à n’importe quel moment, il n’y avait rien à faire.  (p. 45-46)

Après un hiver passé à rêver de m’échapper quelques jours, je n’avais plus envie de sauter dans mon camion pour m’en aller. Je restai dans la montagne à regarder le printemps s’installer et transformer mon univers.  (p. 196)

Pete Fromm livre ici un témoignage drôle et plein d’autodérision mais, si l’on sent son récit sincère, il reste assez plat, trop centré sur le narrateur, et manque de souffle pour réellement nous emporter.

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⛔ Pete Fromm, Indian Creek (Indian Creek Chronicles: A Winter in the Wilderness), traduit de l’américain par Denis Lagae-Devoldère, éd. Gallmeister, coll. totem, 2010 (1193), 237 pages, 9,20 €.

8 commentaires sur “[roman autobiographique] « Indian Creek » Pete Fromm

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  1. Un vieux souvenir de lecture (2011), un sentiment mitigé pour un habitant des lointains arpents de neige.
    Le Papou

  2. J’avais bien aimé, mais je comprends le côté plat dont tu parles. Pas d’envolées lyriques, pas de philosophie, juste un témoignage somme toute assez brut !

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