[roman] (Les Rougon-Macquart, tome 2) « La Curée » Émile Zola

Deuxième volume de la série Les Rougon-Macquart, ce récit a pour thème, selon la formule d’Emile Zola, « l’or et la chair » ; à savoir la cupidité et la vie décadente du Second Empire parisien.

Aristide Rougon, dit Saccard, fait fortune en spéculant sur les futurs terrains à bâtir à l’époque des grands travaux menés à Paris par le baron Haussmann. Pendant ce temps, sa femme et son fils vivent une vie futile et dispendieuse, meublée de fêtes et de liaisons troubles.

J’adore les portraits satiriques de parvenus de Zola, sa galerie d’opportunistes, manipulateurs, dépravés… qui, sous leurs beaux habits et aimables sourires de bourgeois, cachent les pires vices et excès ! Zola, sous couvert de sévérité à leur encontre, mêle outrance et cocasserie : c’est jubilatoire ! Et puis il a aussi ce talent de la description : en quelques mots, nets et justes, il donne à voir et donne vie. Son style, ardent, parfois excessif et cru, est d’un réalisme cruel. Enfin, il a cette étonnante modernité, tant dans le style que dans le propos : dans ce tome, il est aussi question de violences sexuelles et d’homosexualité. Le tout est habilement cynique et bouffon : délectable !

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⭐⭐ Émile Zola, La Curée, éditions folio classique, 1999 (1872), 380 pages.

18 commentaires sur “[roman] (Les Rougon-Macquart, tome 2) « La Curée » Émile Zola

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  1. J’ai recommencé à les lire et à pousser outre mes appréhensions, après mes années lycée. J’en lis un par mois et j’en suis au Ventre de Paris. La Curée a été un énorme coup de coeur. J’ai adoré cette chronique de la société décadente de l’Empire, toujours dans les excès, tout en abordant les grands travaux haussmanniens. Les descriptions sont juste merveilleuses.

    1. Dans « Le ventre de Paris » il y a aussi quelques descriptions saisissantes (les Halles) ! Je vais attaquer maintenant « La Faute de l’abbé Mouret » (oui, j’ai des chroniques en retard).

    1. Tout à fait, les thèmes restent très actuels, autant celui de la spéculation que celui de la position des femmes dans la société par exemple.

    1. Je lis (ou relis pour certains tomes) toute la série, dans l’ordre. Je vais bientôt attaquer « La Faute de l’abbé Mouret » !

  2. Oui, délectable, tout à fait d’accord !
    Je suis allée relire ma note, que je concluais ainsi : « La minutie avec laquelle il dépeint le faste et le vice, l’ironie féroce qui adhère à son propos, font de la lecture de ce roman un moment de pure réjouissance ! »

  3. Oui, délectable, tout à fait d’accord !
    Je suis allée relire ma note, que je concluais ainsi : « La minutie avec laquelle il dépeint le faste et le vice, l’ironie féroce qui adhère à son propos, font de la lecture de ce roman un moment de pure réjouissance ! »

    Zut, on dirait qu’ici aussi, mes commentaires partent en indésirables.. je recommente sous un autre « pseudo » ..

    Ingannmic

    1. Oui dis-donc, je ne sais pas pourquoi ton premier message était passé en indésirable, et celui de Grominou aussi… Je les ai récupéré, en espérant que cela ne se renouvelle pas.

  4. L’un de mes préférés (j’en ai lu douze). J’ai l’impression qu’il fait l’unanimité. J’avais aussi beaucoup aimé les deux suivants. J’ai assez envie de lire « L’Argent » qui est un peu sa suite je crois.

    1. Je n’ai pas encore lu « L’Argent » ; dans mes (re)lectures je n’en suis qu’à « La faute de l’abbé Mouret »… et j’ai aussi apprécié les deux suivants, même si j’ai préféré celui-ci.

  5. Yep, l’Argent est un peu la suite! Bon, pour ma part, ce n’est pas mon préféré mais je plussoie tout à fait ton avis sur le talent de Zola! J’éclate souvent de rire.

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